Iman Kalfallah, présidente et fondatrice de l’association, mais également gestionnaire de l’information voyageurs à la Gare du Nord, à Paris, nous raconte son engagement.
Depuis cinq ans, je fais des co-trainages à titre individuel. J’ai été tellement sollicitée que j’ai eu l’idée de demander à mes collègues d’emmener des animaux à l’occasion de leurs déplacements en train. Les anges du Rail étaient nés !
Une initiative organisée et reconnue
Aujourd’hui, ils sont plus de 400 cheminots à transporter bénévolement des animaux recueillis par des associations vers leur famille d’accueil, parfois à l’autre bout de la France. Les animaux, vaccinés, muselés et en laisse, voyagent avec leurs papiers en règle. Seul le prix du « billet animal » est refacturé à l’association.
L’association Les anges du Rail est désormais bien identifiée par près de 50 associations de recueil et d’aide aux animaux abandonnés, qui la sollicitent régulièrement. « Nous sommes de plus en plus de bénévoles, ce qui nous permet aujourd’hui de répondre aux demandes des associations. Il nous arrive de devoir découper le trajet en plusieurs étapes. Mais, à chacune d’elles, un bénévole est là pour accueillir les animaux en transit. »
Pourquoi ces animaux abandonnés sont-ils obligés de quitter leur région d’origine ? « Dans certaines régions, répond Iman Alfallah, il y a une pénurie de familles d’accueil. En revanche, elles sont nombreuses dans les grandes villes, ce qui conduit les associations à nous solliciter pour organiser le transport des animaux vers celles-ci. » Toutes les familles d’accueil sont sélectionnées à l’issue d’une pré-visite, afin de vérifier les futures conditions de vie de l’animal qui y sera accueilli.
La Covid-19, nouvelle cause des abandons d’animaux
La crise sanitaire a fait augmenter le nombre d’animaux abandonnés, car beaucoup de personnes ont crû que les animaux transmettaient la Covid.
Heureusement, les associations de recueil ou d’aide aux animaux disposaient d’une dérogation et ont pu continuer à travailler pendant le confinement. Les anges du Rail ont été submergés de demandes au début de la pandémie, alors que le mois de mars est habituellement très calme, et le rythme est resté soutenu dans les mois qui ont suivi. Au total, plus de 2 000 animaux ont été transportés par Les anges du Rail en 2020.
Une nouvelle étape
Afin de poursuivre son développement, l’association s’apprête à lancer un site Internet qui permettra de mettre en relation les demandes et les offres de co-trainage, sur le même principe que les sites de covoiturage. Tous les bénévoles disposeront d’une fiche présentant l’animal et d’informations sur le trajet, accessibles dans l’espace adhérent. En attendant, l’association compte sur les 5 000 abonnés à sa page Facebook pour continuer à susciter des vocations et à recruter des bénévoles.
Iman Alfallah rêve aussi de faire changer les mentalités sur les animaux dans les transports ferroviaires. « Dans les trains, les animaux sont tolérés. Si mon voisin est allergique, je suis obligée de me déplacer sur la plateforme. Pourtant, un animal est un membre de la famille à part entière. » La condition animale est un sujet qui lui tient à cœur, tout comme la question de la tarification unifiée des billets animaux, quels que soient la région ou le poids de l’animal.